Pas de point, pas de clean sheet et pas de but en playoffs : qu’est ce qui cloche à l’Antwerp ?
Les champions en titre sont derniers des Champions playoffs. Alderweireld pointe les manquements. Van Bommel ne sait pas “expliquer ce qu’il faut changer”.
- Publié le 16-04-2024 à 11h30
Comme un boxeur dans les cordes. Pourtant, lors de ses trois derniers combats, le poids lourd qu’est l’Antwerp n’a jamais été dominé, que ce soit face à Anderlecht, Genk ou le Club Bruges. Face aux Blauw en Zwart, les hommes de van Bommel ont même été la meilleure des deux équipes jusqu’à ce que Onyedika ouvre le score juste avant la pause.
Le problème ? Peut-être qu'au contraire du sprint final de l’an dernier, la pièce ne tombe jamais du bon côté pour le matricule 1 cette fois. En tout cas, le constat est inquiétant et clair : le Great Old n’a pas encore gagné, marqué ni gardé une clean sheet durant ces playoffs.
Janssen, symbole du coup de mou offensif
Contre le Club Bruges, les champions en titre n’ont pas créé le moindre danger. Si ce n’est cette occasion d’Ekkelenkamp, juste avant le deuxième but des Blauw en Zwart. “Nous atteignons un haut niveau, mais ne parvenons pas à créer d’occasions”, a analysé van Bommel.
Étonnant pour une équipe qui, durant la phase classique, aura été celle qui a inscrit le plus de buts de plein jeu avec 40 réalisations. Symbole de cette panne offensive ? Vincent Janssen, même s’il serait injuste de mettre tous les maux sur ses épaules.
L’attaquant néerlandais, auteur de 18 buts l’année dernière, n’a fait trembler les filets qu’à une seule reprise lors de ses dix derniers matchs de championnat. “J’ai un sentiment de m****, a avoué Janssen, qui n’a cessé de redescendre vers l’entrejeu pour toucher le cuir dimanche. C’était une rencontre difficile avec deux défenseurs sur moi constamment.”
Butez blessé, Lammens n’est pas à blâmer
La marque de fabrique de l’Antwerp depuis l’arrivée de van Bommel ? Cette capacité à garder les cages inviolées. Il l’était déjà la saison dernière et l’est encore pour l’instant pour cette année (Vandevoordt l’a rejoint), Jean Butez est le roi de la clean sheet. Sa fracture à la main handicape sérieusement son équipe, même si Lammens n’est en aucun cas en tort sur les buts encaissés lors des deux derniers matchs.
Au Club Bruges, le numéro 2 anversois a d’abord été battu sur phase arrêtée. “Si tu continues à te mettre dans des situations pareilles, tu vas finir par en prendre un”, a expliqué Lammens. “C’est sûr que ça aiderait de garder le zéro”, a réagi Alderweireld. “Après, tu ne peux pas toujours être au top. Parfois, il y a des bas. Parfois, rien ne va dans ton sens. Je repense à cette rouge (de Wijndal) que nous avions prise contre Anderlecht ou à ce but venu d’ailleurs (d’Ait El Hadj) face à Genk. Mais nous ne pouvons pas que parler de la chance, il y a une question de qualité aussi. Elle doit revenir vite.”
Van Bommel ne sait pas expliquer ce qu’il doit changer
Face à ce 0 sur 9, le premier frustré est évidemment van Bommel. “Comment changer la donne ? C’est justement ce qui est difficile dans le métier d’entraîneur. Si tu gagnes, tu peux dire ce que tu veux. Si tu perds, il faut forcément changer quelque chose. Mais je ne sais pas expliquer quoi. Mais ce qu’il faut faire ? Gagner. Nous ferons tout pour ne pas terminer cinquièmes ou sixièmes.”
Quoi qu’il en soit, il lui reste tout de même une occasion pour remporter son quatrième trophée en deux ans au Bosuil avec cette finale de Coupe prévue le 9 mai. Ce qui reste une sacrée performance pour n’importe quel coach en Pro League. Raison pour laquelle, à Anvers, van Bommel est adulé et apprécié au sein du club et de la ville. Son passage restera, quoi qu’il arrive, dans les annales.
L’avenir du coach en pointillé
La question, à l’approche de cette fin de saison, est évidemment de savoir si van Bommel sera encore sur le banc anversois la saison prochaine. Alors qu’il a prolongé son contrat jusqu’en 2025 en septembre (moment où il était aussi cité en Arabie saoudite), le sentiment que le Néerlandais en est à ses derniers mois au Bosuil règne au sein du vestiaire, comme l’annonçait le Nieuwsblad le mois dernier. Dans la ville portuaire, van Bommel s’est refait une solide réputation et reste près de sa famille avec ses trois fils qui jouent à Maastricht, Alkmaar et Hasselt.
Ce qui pourrait le pousser à relever un nouveau défi alors ? Son ambition personnelle, naturellement. Puis le fait qu’il faudra fort probablement tout reconstruire à l’Antwerp la saison prochaine. Déjà que Vermeeren a mis les voiles, Keita et Ilenikhena seront par exemple “difficiles à conserver” comme l’a révélé le CEO Sven Jaecques à HNB. La situation financière compliquée du club n’aidera pas non plus et poussera à l’économie. Sans compter qu’Overmars ne pourra exercer ses fonctions de directeur jusqu’en novembre. Van Bommel devra trancher…